Remarques Générales sur les techniques de peinture

Publié le par COOL'EURE ST SE

DESSIN - PASTEL - ACRYLIQUE - AQUARELLE - HUILE

1. Faites attention aux dénominations précises : un crayon pastel n'a pas du tout la même fonction qu'une craie de pastel, une gomme "mie de pain" ne se remplace par aucune autre sorte de gomme. En revanche, si une précision n'est pas donnée, c'est qu'elle a peu d'importance du point de vue technique : par exemple, il est possible de choisir une craie sanguine plus ou moins foncée...

 

2. Vous pouvez acheter les produits les moins chers que vous trouvez tant qu'ils correspondent à la dénomination de cette liste. Chaque marque propose généralement 3 niveaux de qualité - correspondant évidemment à 3 niveaux de prix. Ne vous ruinez pas ou vous risquerez d'avoir peur de trop vite user votre précieux matériel ! Sachez cependant qu'il y a deux catégories d'articles pour lesquels même un débutant ne doit pas chercher à faire des économies : le papier aquarelle et les pinceaux en soie fine (petit-gris, martres, mangoustes...)
3. La désignation des pigments est problématique : chaque marque ayant inventé sa propre nomenclature pour les couleurs modernes, un même pigment est parfois nommé d'une dizaine de manières différentes. Par conséquent, j'utilise souvent la désignation chimique du pigment, laquelle (lorsqu'elle est présente !) est inscrite en plus petits caractères sur le tube (et pas toujours en français...)
4. Volontairement, je ne donne pas une description trop précise de la taille et de la forme des pinceaux nécessaires pour la peinture à l'huile ou l'acrylique car il n'y a pas qu'UNE bonne solution en matière d'assortiment de pinceaux : l'important est que vous ayez quelques bons pinceaux de formes et tailles différentes dans la catégorie de poils précisée.
5. Vous trouverez la plus grande partie du matériel ici décrit dans les boutiques spécialisées en fournitures artistiques de votre ville. Certains articles comme le papier abrasif dont on se sert pour poncer toiles et panneaux, les gros pinceaux bon marché destinés à des utilisations ''vigoureuses" et les solvants pour le nettoyage du matériel nécessiteront éventuellement une visite dans les magasins destinés à faire la joie des bricoleurs.

  DESSIN

- Des crayons HB ; des crayons 2 ou 3 B,

- Des fusains tendres en bâtons + un crayon fusain.

- Une craie sanguine + une craie blanche (par ex. Conté)

- Un ou deux crayons pastel de teinte foncée (par ex. bleu foncé, brun foncé)

- Un crayon de couleur ordinaire noir.

- Une craie noire "Négro" ou Conté

- Un stylo bille bleu ou noir ordinaire ou un stylo feutre noir pointe fine.

- Des feuilles blanches, volantes ou en carnet de croquis, de format A3 (42X29,7) ou plus grandes + des feuilles de format "raisin" (65X50), type Canson, blanches ou légèrement teintées (gris clair, beige, rose pâle, etc.)

- Une gomme blanche et souple ordinaire + une gomme "mie de pain".

- Une pochette à dessin format "raisin" (qui vous servira aussi de planche à dessin)

- Des chiffons et des mouchoirs en papier.

- Un cutter.

PASTEL

(attention : la technique du pastel dont il est question ici ne doit pas être confondue avec celle du pastel gras ou du pastel à la cire)

 - Une boîte contenant au moins 30 craies de pastels (les boîtes de demi-craies proposées par certaines marques permettent d'avoir deux fois plus de couleurs). Il est à noter que les pastels sont plus ou moins tendres : plus ils sont durs, plus ils sont solides et précis, plus ils sont tendres, plus ils sont délicats et capables de donner des couleurs vibrantes. Si vous débutez dans cette technique, évitez les pastels trop tendres, car ils sont difficiles à manipuler. Par exemple, les pastels Conté sont durs, les Rembrandt un peu plus tendres : si vous ne pouvez pas prendre une gamme de chaque, faites un choix conforme à votre nature. Evidemment si vous souhaitez aller loin dans le travail du pastel, vous devrez acquérir beaucoup plus de couleurs, et certaines nuances précises qu'il faudra acheter à l'unité.

- Du papier type Canson légèrement coloré (demi-teinte), en format 24X32 ou plus grand (qu'il faudra, dans la plupart des cas, utiliser du côté lisse contrairement aux éventuelles indications du fabricant !)

- Du papier "velours", particulièrement adapté pour le pastel tendre.

- Du papier micro-rugueux type "pastel card" de Sennelier, recommandé pour le pastel dur.

- Vous pourrez apprendre en atelier à fabriquer vous-mêmes des supports pour le pastel à partir de divers panneaux de bois. - Une bombe de fixateur pour pastel... ou, du moins pour vos premières études, une bombe de laque à cheveux, fixation forte, premier prix.

- Des petits chiffons.

... Le savon et le miroir nécessaires pour nettoyer votre visage couvert de pastel sont aimablement mis à disposition par l'atelier...

 

 AQUARELLE   

- Un crayon HB, une gomme ordinaire, un cutter.

- Une boîte d'aquarelles (pas de gouaches) contenant une douzaine de couleurs... et surtout pas de blanc. Vous ne réaliserez généralement pas d'économie en achetant un assortiment de pastilles d'aquarelle au détail !

- Une palette pour peinture à l'eau, blanche et éventuellement un peu creuse. - Un pinceau assez gros spécial aquarelle en petits gris pur + un très petit pinceau en petit gris pur ou en martre + un pinceau robuste et bon marché à poils blanc d' 1,5 à 3 cm de large. Vous pouvez commencer l'aquarelle avec ces trois pinceaux, et je vous suggérerai plus tard d'en acquérir d'autres selon l'orientation de votre travail.

- Du papier aquarelle au choix selon votre budget. Au début, choisissez à l'instinct dans une gamme économique qui vous sera indiquée par le vendeur. Là aussi, je vous conseillerai ultérieurement un papier spécifique avec un grain correspondant à votre façon de travailler. Pour commencer, le format 24X32 est suffisant. Si vous ne disposez pas d'un bloc de feuilles collées des 4 côtés, il vous faudra tendre chaque feuille volante en la mouillant avant de la fixer sur une planche à l'aide de Kraft collant. Celui-ci se vend en rouleau.

- Un petit bâton de cire blanche ou un morceau de bougie blanche pour faire dans le papier des "réserves" imperméables.

- Un petit flacon de "gomme liquide à masquer" pour la même utilité que l'objet précédent(ne trempez jamais un pinceau précieux dans cette mixture diabolique !)

- Une petite éponge (de préférence une véritable éponge naturelle)

 - On utilise aussi en l'aquarelle des instruments étranges pour appliquer la couleur, comme des morceaux de fils de fer, des bouts de cordelettes... Nous verrons cela plus tard.

- Des mouchoirs en papier, plein de mouchoirs en papier. Pour la peinture, mais aussi pour éponger vos larmes, car l'aquarelle est belle, mais cruelle, et nullement plus facile que la peinture à l'huile !

 

 ACRYLIQUE  

- un fusain ou un crayon pastel gris pour les ébauches,

- Couleurs en tubes : blanc ; noir ; bleu phtalo ou primaire ; bleu outremer (plus violet que le précédent) ; vert de vessie (intense et sombre) ; jaune primaire (le jaune le plus jaune, ni pâle, ni orangé) ; rouge carmin ou primaire ; rouge vermillon (plus orangé que le précédent) ; ocre rouge ; ocre jaune. Si vous débutez à l'acrylique, achetez de préférence de gros tubes bon marché.

- Une palette traditionnelle ou des palettes jetables (très pratiques !)... ou une planche de contreplaqué très fine de 24x32 cm, vernie ou peinte, et trouée sur un côté afin de pouvoir y passer le pouce !

- Il existe de nombreux médiums acryliques dont on ne peut dresser la liste ici : il est préférable de s'en passer pour commencer, d'apprendre d'abord à bien doser la quantité d'eau à ajouter à la pâte selon l'effet désiré. Je vous conseillerai éventuellement un médium adapté le moment venu.

- Des pinceaux et des brosses en soies de porc (poils blancs) de tailles et formes diverses (5 ou 6 pinceaux sont suffisants pour commencer)

- Un ou deux petits pinceaux très pointus en petits gris pur ou en martre. - Une ou deux grosses brosses qualité bricolage de 3 ou 4 cm de large.

- Eventuellement, quelques brosses et pinceaux spécial acrylique en poils synthétiques très nerveux (par ex. la gamme Sépia de Raphaël).

- Deux spatules de peinture d'art vous seront rapidement nécessaires : une moyenne (5 ou 6 cm de longueur) et une petite. Il existe quantité de formes... et presque toutes sont intéressantes. Alors faites appel à votre instinct d'artiste et choisissez en deux qui vous plaisent particulièrement !

- Un flacon de Gesso ou enduit universel, ou enduit acrylique (pas d'enduits gras !)

- Du papier abrasif de grain moyen (type corindon, ou papier abrasif lavable noir, utilisé pour les carrosseries de voiture)

- Vous pouvez utiliser différents supports pour la peinture acrylique : papier, carton, toile, bois contreplaqué, isorel, etc. Pour vos première études, n'importe quel support assez robuste et non gras fera l'affaire à condition qu'il soit bien recouvert d'une ou plusieurs couches d'enduit de type gesso moderne ou enduit universel. Le support idéal est une toile de lin pure dont le tissage est très serré, montée sur un robuste châssis à clef, ou bien un panneau de bois traité et stabilisé, éventuellement recouvert d'une toile. Vous pourrez apprendre en cours ou en stage à préparer ou modifier vous-mêmes vos supports. En attendant, achetez des toiles toutes prêtes, tendues sur châssis ou collées sur carton, dans des formats raisonnables : les formats n° 10 seront parfaits pour vos premières peintures.

- Vernis. Les vernis pour peinture à l'huile conviennent très bien pour les tableaux réalisés à la peinture acrylique (voir plus bas)

- Des chiffons.

 HUILE   

                                                 
 

 

- Un fusain ou un crayon pastel gris pour les ébauches.

- Couleurs en tubes : noir ; blanc de titane ; bleu phtalo ; bleu outremer ; vert phtalo ; vert oxyde de chrome (pas vert de chrome !) ; jaune cadmium ou imitation moyen (primaire) ; rouge de cadmium ou imitation foncé ou rouge de quinacridone ; rouge vermillon ; ocre jaune ou équivalent ; ocre rouge ou équivalent.

- Médiums. Contrairement à une idée fausse fort répandue, il est très mauvais d'ajouter de l'huile de lin crue à la peinture à l'huile en tube (qui en contient déjà presque trop), On travaille donc la peinture à l'huile avec un médium qui se compose de résines dissoutes dans une essence, d'huiles généralement cuites, parfois de sels siccatifs améliorant le séchage, et parfois encore d'autres ingrédients lui conférant une texture spécifique. Les médiums sont donc des produits complexes liquides, gélatineux ou pâteux qui remplissent plusieurs fonctions : permettre un confort de mise en œuvre en donnant à la pâte une consistance souhaitée, régler le temps de séchage de la peinture, donner un aspect particulier à la couche picturale (satinée, mat, en relief, léché, tiré, etc.) et enfin, assurer une bonne conservation du tableau. Je conseille pour commencer un produit comme le Rembrandt 083 ou le Liquin (séchage plus rapide). Je vous indiquerai éventuellement d'autres médiums selon l'aspect que vous voudrez donner à votre peinture (transparence, matière...), mais l'un de ces deux là est suffisant pour apprendre à travailler.

- Essence de térébenthine et essence de pétrole. Lorsqu'on exécute une peinture à l'huile en plusieurs étapes, on veille à ce que les couches soient de plus en plus grasses (on dit que l'on peint "gras sur maigre") Pour cela, on commence le tableau soit avec seulement de l'essence (dont il ne restera aucune trace après évaporation) soit avec un médium que l'on aura pris soin d'alléger en y ajoutant une certaine quantité d'essence. Au cours des étapes successives la quantité d'essence sera de plus en plus réduite et l'on finira avec un médium plus gras et plus lent à sécher. Selon les médiums et l'usage qui en est fait, il est préférable d'utiliser plutôt de l'essence de térébenthine ou plutôt de l'essence de pétrole (white spirit) Ces essences sont beaucoup plus onéreuses dans leur version "artistique" que dans leur version "bricolage", car elles sont dans le premier cas raffinées avec un plus grand soin. Néanmoins, vos premières peintures ne souffriront guère d'un usage de térébenthine ou de white spirit de droguerie. Exigez cependant au moins de la térébenthine "pure gemme" (cette essence si précieuse au peintre se conserve mal : maintenez la à l'abri de l'air, par exemple dans des petits flacons de verre hermétiques et pleins)

- Les spatules, brosses et pinceaux indiqués pour la peinture acrylique seront utiles aussi pour la peinture à l'huile ; cependant, on remplacera ici les poils synthétiques par de la mangouste ou de la martre. Un pinceau fin en martre n° 4 ou 6 est indispensable pour tous les détails.

- Les supports pour l'huile sont identiques à ceux indiqués pour l'acrylique. Il en est de même de la palette.

- Vernis provisoire et vernis à retoucher. Une peinture ne doit être vernie que lorsqu'elle est sèche à cœur (et non seulement au toucher), ce qui, selon l'épaisseur de la couche picturale prend six mois à un an. On peut cependant généralement poser un vernis provisoire, après un ou deux mois. Ce vernis provisoire est simplement un vernis allégé (contenant donc davantage de solvant) comme ceux que proposent la plupart des marques sous l'appellation de vernis à retoucher. Cette appellation prête à confusion, car un vernis à retoucher serait plutôt un produit permettant de "remouiller" une couche picturale sèche pour poser une nouvelle couche de peinture dessus en assurant une bonne liaison entre les deux, et pour cela la plupart des peintres bien informés préfèrent utiliser simplement un jus de médium très dilué (le médium qu'ils emploient dilué dans au moins 5 fois plus d'essence de pétrole par exemple). Une plus grave confusion encore provient de l'appellation vernis à peintre, qui désigne en fait... un médium (un produit à utiliser en mélange avec les couleurs lors de l'exécution du tableau) : à ne pas utiliser comme vernis !!

- Vernis final. Les produits à utiliser pour vernir varient selon le rendu souhaité. Pour un aspect plutôt brillant, utilisez par exemple le "surfin" 1186 de Lefranc et Bourgeois ou le vernis "Van Gogh" de Talens, qui offrent un brillant discret et ne jaunissent pas. Si vous préférez un aspect mat, utilisez le vernis mat correspondant à la référence 828 de Lefranc et Bourgeois ou le vernis "Van Gogh mat" de Talens. Il existe bien d'autres marques excellentes et je ne vous cite celles-ci que parce qu'on les trouve facilement et parce que j'en ai vérifié la fiabilité (ils ne jaunissent pas parce qu'il sont fabriqués à partir de résine acrylique). Pour pouvoir choisir un vernis correctement en fonction du rendu désiré et non de la confiance accordée à une marque ou à une autre, il faut simplement connaître sa composition et les propriétés de chaque ingrédient : cela s'apprend aussi.

- Et encore des chiffons !

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